Réglementation RE2020 pour la maison neuve et label « Cap 2030 »

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Mars 2024

Depuis l'avènement de la réglementation environnementale des bâtiments neufs (RE2020) en janvier 2022, la France a pris des mesures significatives pour favoriser la transition vers des constructions plus durables et écologiques. Cependant, des limites ont été identifiées. Afin de les dépasser et de poursuivre l'engagement vers des normes toujours plus ambitieuses, le label Cap 2030 a été lancé pour compléter la RE2020.

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Les avancées et les limites de la RE2020

La réglementation RE2020 est entrée en vigueur au 1er janvier 2022 en France et a marqué une étape importante dans la transition vers des constructions plus durables et respectueuses de l'environnement.
Cette réglementation, plus ambitieuse que la RT2012, vise :

• À réduire l'empreinte carbone des bâtiments,
• À améliorer leur performance énergétique,
• À utiliser des matériaux biosourcés,
• À favoriser l'utilisation de sources d'énergie renouvelables.

En effet, l'une des avancées majeures de la RE2020 réside dans sa volonté de promouvoir la décarbonation du secteur de la construction. En fixant des seuils de performance énergétique plus élevés et en encourageant l'utilisation de matériaux à faible empreinte carbone, la réglementation vise à réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre associées aux bâtiments neufs. Cette approche est essentielle pour répondre aux défis urgents liés au changement climatique et pour garantir la durabilité à long terme des constructions.

Cependant, malgré ces avancées, la RE2020 présente également des limites qu’il ne faut pas négliger.

Tout d'abord, la question de la mixité des matériaux reste un défi majeur. Bien que la réglementation encourage l'utilisation de matériaux à faible impact environnemental, tels que les matériaux biosourcés, leur adoption reste limitée dans les projets de construction. Les professionnels du secteur ont souligné la nécessité d'aller plus loin dans la diversification des matériaux afin de réduire l'empreinte carbone des bâtiments de manière significative.

Par ailleurs, la transition énergétique est un autre aspect central de la RE2020. La réglementation vise à éliminer progressivement l'utilisation des énergies fossiles dans les nouveaux bâtiments, encourageant plutôt le recours à des solutions alternatives telles que les pompes à chaleur et les autres énergies renouvelables comme le bois ou encore le solaire.
Cependant, malgré cette orientation claire, des défis persistent dans la mise en œuvre de ces nouvelles technologies, notamment en termes de coûts et de disponibilité sur le marché.

Enfin, la prise en compte du confort d'été représente un autre défi pour la RE2020. Alors que la réglementation reconnaît l'importance de garantir un confort thermique optimal dans les bâtiments, elle ne prend pas suffisamment en compte les scénarios futurs de changement climatique, tels que le scénario +4 degrés du GIEC. Cette approche rétrospective pourrait rendre la réglementation rapidement obsolète, nécessitant une adaptation continue pour faire face aux conditions climatiques en évolution.

Le Guide RE2020, lecture conseillée

Le label Cap 2030 : une réponse ambitieuse et complémentaire

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Le label Cap 2030 représente une initiative novatrice visant à compléter et à renforcer les objectifs de la réglementation environnementale des bâtiments neufs (RE2020) en France.
Lancé en réponse aux limites identifiées de la RE2020, ce label offre une approche souple et progressive pour promouvoir la construction durable et la performance environnementale des bâtiments. En explorant neuf thématiques clés, le Cap 2030 vise à élargir le champ d'action des professionnels du secteur et à favoriser l'adoption de pratiques innovantes et respectueuses de l'environnement.

Tout d'abord, les objectifs du label Cap 2030 sont clairement définis, avec une volonté affirmée de favoriser la neutralité carbone dans la construction des bâtiments. En mettant l'accent sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre tout au long du cycle de vie des bâtiments, le label encourage l'utilisation de matériaux à faible empreinte carbone, la mise en place de solutions d'énergie renouvelable et l'adoption de pratiques de construction durables.

En outre, le cadre de référence du Cap 2030 offre une vision holistique de la performance environnementale des bâtiments, en abordant neuf thématiques interconnectées :

  1. La neutralité carbone,
  2. La mesure des performances énergétiques effectives,
  3. L’énergie et coopération avec les réseaux,
  4. Le confort et la santé,
  5. La gestion durable de l’eau,
  6. L’économie circulaire,
  7. La biodiversité,
  8. L’adaptation au changement climatique
  9. La low-tech.
Ainsi le label prend en compte l'ensemble des enjeux environnementaux liés à la construction et à l'exploitation des bâtiments. Il permet donc de compléter la RE 2020 en allant plus loin dans ses réglementations et dans ses champs d’action.

Pour atteindre ses objectifs ambitieux, le Cap 2030 mobilise l'ensemble des acteurs de la filière, en encourageant la collaboration et l'échange de bonnes pratiques. Les professionnels du secteur possédant une expertise sur l'une ou plusieurs des thématiques abordées par le label sont invités à rejoindre les groupes de travail techniques, afin de contribuer à l'élaboration de solutions innovantes et efficaces.

L'une des forces du Cap 2030 réside dans sa flexibilité et son adaptabilité aux spécificités des projets de construction. Contrairement à une approche via un label unique, le Cap 2030 offre une démarche souple et progressive, permettant aux professionnels du secteur de s'engager à leur propre rythme et selon leurs propres priorités. Cette approche favorise l'adoption volontaire du label et permet d'atteindre un large éventail d'acteurs du secteur de la construction.

Perspectives du bâtiment pour l'avenir : vers des bâtiments plus écologiques et résilients

Pour l'avenir de la construction, les perspectives se dessinent vers des bâtiments plus écologiques, résilients et en phase avec les défis environnementaux croissants. En s'appuyant sur les avancées de la réglementation RE2020 et sur l'initiative du label Cap 2030, le secteur de la construction est appelé à jouer un rôle important dans ce combat écologique.

Tout d'abord, l'intégration continue des innovations technologiques et des bonnes pratiques dans la conception et la construction des bâtiments sera essentielle avec les progrès dans les matériaux de construction durables, les systèmes d'énergie renouvelable et les technologies de pointe contribueront à réduire l'empreinte carbone des bâtiments et à améliorer leur efficacité énergétique.

Par ailleurs, l'impact positif sur la qualité de vie des occupants et sur l'environnement doit être une priorité dans la conception des bâtiments. En favorisant une meilleure qualité de l'air intérieur, une gestion efficace de l'eau et des espaces verts, les constructions écologiques peuvent contribuer à créer des environnements plus sains et plus agréables pour les occupants, tout en préservant la biodiversité et en réduisant l'impact sur les écosystèmes environnants.

La sensibilisation et l'accompagnement des professionnels du secteur joueront également un rôle clé dans la promotion de la construction durable. La formation continue, l'échange de bonnes pratiques et le soutien financier aux projets innovants contribueront à accélérer l'adoption des normes environnementales et à encourager la transition vers des pratiques de construction plus durables.

Enfin, la prise en compte de la résilience face aux risques climatiques et environnementaux émergents sera indispensable pour assurer la durabilité à long terme des bâtiments. En anticipant les effets du changement climatique, tels que les vagues de chaleur et les événements météorologiques extrêmes, les constructions peuvent être conçues pour résister et s'adapter aux conditions changeantes, garantissant ainsi leur pérennité et leur utilité dans un contexte en évolution.

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Véronique Bertrand,expert en optimisation énergétique
Véronique Bertrand

Véronique Bertrand a exercé pendant de nombreuses années son métier d'ingénieur spécialisé en installations thermiques à travers le monde. Depuis son retour en France elle met à disposition sa grande expérience en apportant un regard pragmatique et des solutions simples à des problèmes complexes d'optimisation énergétique.


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