Février 2022
Dans le neuf comme en rénovation, l’installation d’une pompe à chaleur demande un certain nombre de prérequis qu’il peut être intéressant de connaître avant de se lancer le choix d’une pompe à chaleur.
Pompe à chaleur Viessmann avec son unité extérieure et unité intérieure
Pour l’installation d’une pompe à chaleur (PAC), il faut savoir qu’il existe des réglementations sur son implantation, mais aussi sur l’emplacement de cet équipement.
L’article R.421-17 du Code de l’urbanisme souligne qu’une demande d’autorisation préalable doit être effectuée en mairie pour l’installation d’une pompe à chaleur car cela engendre une modification de l’aspect extérieur du bâtiment. Dès la réception de votre dossier, la mairie dispose d’un mois pour vous rendre sa réponse. Si aucun retour ne vous a été fait au bout de cette période, il est alors considéré que la demande est acceptée.
Il faut noter que, si cette installation se fait au sein d’une copropriété, il faudra alors demander l’accord de la copropriété. Il faut aussi savoir que si la mise en place de la PAC est réalisée sur un bâtiment classé ou bien sur un logement à proximité d’un secteur sauvegardé, le délai d’étude du dossier peut être prolongé à deux mois.
Pour la PAC géothermique, notamment la version équipée de capteurs horizontaux nécessitant un forage important, outre la demande de travaux en mairie, il sera aussi nécessaire, si le forage dépasse les 10 m de profondeur, de faire une demande à la DRIRE.
Il existe également une réglementation en ce qui concerne le niveau sonore de la pompe pour les modèles aérothermiques de type air-air ou air-eau. En effet, les articles R.1334-31 du Code de la santé publique, ainsi que les articles L.571-1 à L.571-19 du Code de l’environnement préconisent de bien choisir l’emplacement de cet équipement afin de limiter toute nuisance pour le voisinage notamment.
Ainsi, l'installation du module extérieur de la pompe devra se trouver à une certaine distance de la limite de propriété, car les bruits de voisinage peuvent être répréhensibles. Ceci se contrôle grâce à l'émergence sonore de la PAC. Il s’agit en réalité de la différence de bruit entre le niveau sonore émis par le fonctionnement de la PAC et celui lorsque cette dernière est à l’arrêt.
Les seuils à respecter sont les suivants :
Enfin, en ce qui concerne l’entretien de la PAC, l’arrêté du 24 juillet 2020 le rend obligatoire tous les deux ans pour les PAC aérothermiques et ce, dès lors que leur puissance est supérieure à 4 kW. Cette opération doit être effectuée par un professionnel qualifié, disposant obligatoirement de l’aptitude à manipuler des fluides frigorigènes de catégorie I à V et de préférence muni du label QUALIPAC. Ce dernier devra également fournir, sous une quinzaine de jours, une attestation d’entretien.
Lorsqu’on souhaite s’équiper d’une pompe à chaleur, il est important de bien choisir l’emplacement de cette dernière. En effet, comme vu précédemment, les nuisances sonores sont répréhensibles.
Ainsi, il est vivement conseillé même si cela n’est pas obligatoire de :
Pour limiter les nuisances sonores de la pompe à chaleur, il est aussi recommandé d’installer sa pompe à chaleur dans un espace à la fois dégagé et légèrement surélevé, voire de constituer un écran anti-bruit entreposé entre la PAC et le voisinage.
Notez que si l’équipement est placé directement contre le mur, le niveau sonore est plus important (de l’ordre de 3 dB), s’il est placé dans un angle, cette émission de bruit est augmenté d’environ 6 dB et enfin, si le module extérieur prend place au sein d’une cour intérieure, comptez une augmentation du niveau sonore de l’ordre de 9 dB.
Si votre voisinage porte plainte, vous pouvez être obligé de déplacer votre PAC si cette dernière est estimée trop proche des habitations voire, dans certains cas, à verser des dommages et intérêts au plaignant.
Intégrée en cuisine, unité intérieure d’une PAC air-eau de LG produisant chauffage et ECS
Pour que la PAC soit rentabilisée au maximum et pour tirer profit de toutes les performances de cet équipement, il est conseillé de vérifier l’isolation thermique du logement. Pour ce faire, il est possible de faire réaliser une étude thermique afin de déterminer la qualité de l’isolation, les éventuelles déperditions et les endroits où il faut mettre l’accent sur les travaux d’isolation. Il est donc fortement préconisé de commencer en amont par ces travaux avant de mettre en place la pompe à chaleur.
Ensuite, pour choisir sa PAC, notamment si l’installation se fait en rénovation, il faudra prendre en considération la nature du mode de chauffage actuel, c’est-à-dire s’il existe un système de chauffage central notamment. Il est en effet plus simple de raccorder une PAC air-eau, eau-eau ou sol-eau si un tel système est déjà en place par exemple.
De plus, en rénovation comme en neuf, il vous faudra aussi savoir si vous souhaitez que la PAC, en plus du chauffage, assure aussi la production d’eau chaude sanitaire. Dans ce cas, certaines versions de PAC seront d’office éliminées comme la PAC air-air notamment.
Selon le budget alloué à ce projet, mais aussi en fonction des préférences et des besoins, il sera possible d’opter pour une pompe :
Enfin, le dimensionnement d’une PAC est aussi un élément à ne pas négliger pour un fonctionnement optimal et un gain énergétique.
Surdimensionner une PAC engendre un coût d’investissement plus conséquent et sous-dimensionner une PAC ne lui permettra pas d’assurer correctement son rôle et ne permettra pas le gain d’économie que cet équipement promet. La puissance de l’appareil se devra d’être adaptée à la superficie du logement, mais aussi aux besoins de ses utilisateurs.
Le COP (Coefficient de Performance) est aussi à prendre en considération. Il s’agit du rapport entre l’énergie consommée et celle qui est produite. Pour un fonctionnement optimal, il est préférable d’opter pour un COP supérieur ou égal à 3.
L’installateur de pompe à chaleur, un choix essentiel pour une garantie de bon fonctionnement
Un point important au-delà du choix de la pompe à chaleur c'est celui du choix de l'installateur. La compétence de celui-ci, installateur de PAC, est différente du simple chauffagiste. pour cela et d'autant plus pour bénéficier des aides et des financements de l'état, il est recommandé de choisir un installateur qualifié et compétent, possédant le label RGE (reconnu garant de l'environnement)
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Jacques Ortolas s'est spécialisé depuis des années dans la recherche de solutions d'économies d'énergie et d'exploitation optimisés des installations. Son expérience en la matière en fait un expert reconnu qui participe fréquemment à des groupes de réflexion chargés de définir les politiques énergétiques et environnementales.
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