Mai 2020
Chaudière gaz et solaire thermique : l’enjeu environnemental devient prépondérant pour trouver des solutions de chauffage pour votre maison, plus propre et moins énergivore. La chaudière gaz plus solaire thermique est une solution technique bien avantageuse. Décryptage …
Principe d’une chaudière gaz et panneaux solaires
Une chaudière gaz avec des panneaux solaires thermiques est un équipement que l’on peut aussi trouver sous l’appellation de chaudière hybride ou mixte. C’est un mécanisme fonctionnant grâce à deux types d’énergie : une énergie dite renouvelable à savoir le solaire ainsi qu’une énergie fossile, ici le gaz.
C’est un système de chauffage central et de production d’eau chaude sanitaire.
Disposer de 2 énergies permet de faire fonctionner l’appareil de manière complémentaire. Le solaire assure la production maximale aussi bien en Eau Chaude Sanitaire (ECS) qu’en chauffage, puis le gaz prend le relais dès que le besoin s’en fait sentir.
Il s’agit en réalité d’un modèle de chaudière à condensation. Cela signifie qu’une fois le combustible brûlé et utilisé pour chauffer l’ECS, les gaz présents dans les fumées de combustion sont récupérés pour en tirer les calories et ainsi permettre un préchauffage de l’eau.
Ces systèmes disposent de divers composants tels que :
→ la chaudière en elle-même ;
→ des capteurs thermiques solaires ;
→ un ballon tampon d’eau chaude qui permet une accumulation de la production solaire notamment, qu’il redistribue sous forme d’ECS ou de chaleur dans les réseaux de chauffage.
C’est un équipement performant qui a pour vocation de réaliser de réelles économies d’énergie.
Son rendement se situe entre 105 et 110 %. Ce sont des modèles généralement disponibles en différentes puissances qui sont comprises entre 5 et 25 kW.
En ce qui concerne l’évacuation des gaz, il est possible que cela se fasse par un conduit de cheminée classique ou bien en ventouse, c’est-à-dire par une sortie murale vers l’extérieur.
Panneaux solaires sous-vide à hautes performances énergétiques
Quand on parle de solaire thermique, cela consiste essentiellement à alimenter le circuit de chauffage. Pour cette partie solaire, la mise en place de capteurs solaires dits thermiques est indispensable.
Le rôle de ces derniers est d’absorber la chaleur émise par les rayons du soleil. En sus de ce mécanisme absorbeur, un serpentin composé de tuyaux complète ces capteurs.
Ces tuyaux permettent de contenir le fluide caloporteur qui est chauffé par le soleil puis ensuite acheminé dans le réseau de chauffage.
Il existe principalement 3 types de capteurs solaires thermiques, classés selon leur technologie et du moins performant au plus efficace :
1. les capteurs non vitrés : il s’agit des modèles dont l’efficacité et le tarif sont les plus faibles. Ils se composent de tubes synthétiques ou inox sous forme de serpentins. La montée en température est faible du fait de leur sensibilité aux variations de températures.
2. les capteurs plans vitrés : basés sur la même technologie que le modèle précédent, les capteurs plans vitrés ont tout de même subi de nettes améliorations. Le serpentin est alors installé sous une vitre, au sein d’un caisson, de manière isolée. Le vitrage transparent a subi un traitement qui permet de capter et d’emmagasiner les UV. Le fonctionnement est simple : les rayons solaires entrent par le côté extérieur de la vitre puis sont emprisonnés grâce à la vitre intérieure qui retient toute sortie de rayons infrarouges. De ce fait, la chaleur solaire est alors préservée. Il s’agit du modèle offrant le meilleur rapport qualité / prix.
3. les capteurs à tube sous vide : ils peuvent être vitrés ou non. Le fluide caloporteur est placé de manière “sous vide” et permet alors d’éviter fortement les pertes énergétiques. Ils sont constitués d’une succession de tubes en verre transparent et disposent d’un vide d’air entre la paroi externe de chacun des tubes et l’absorbeur qu’il contient. Cet absorbeur a enduré un traitement pour éviter le rayonnement. Ce modèle est le plus performant et, de ce fait, le plus coûteux.
Chaudière gaz condensation et solaire thermique – source Saunier Duval
Une chaudière/solution hybride gaz et solaire thermique dispose de nombreux points forts. Il est possible de citer par exemple :
- la performance et la rentabilité des équipements : chaudière gaz à condensation et panneaux solaires thermiques ;
- solution mixte moins énergivore, plus verte avec le solaire ;
- une émission de gaz polluants très faible ;
- adaptable pour une pose en rénovation, pour un remplacement de chaudière ou bien en neuf ;
- en cas de problème de disponibilité du gaz, le chauffage ne sera pas totalement à l’arrêt et pourra continuer de fonctionner à l’énergie solaire.
Bien entendu, ce type d’installation chauffage gaz plus solaire thermique s’accompagne également de quelques limites et inconvénients.
On peut noter parmi eux :
- la nécessité de disposer d’un réseau de gaz naturel (ou gaz propane en citerne) fin de se raccorder pour plus de simplicité, sinon il est nécessaire de faire installer une réserve de gaz propane qu’il faudra donc stocker et veiller à ce que le volume de combustible soit suffisant, avec le problème que cette énergie est alors un peu plus coûteuse ;
- veiller à ce que l’ensoleillement soit maximal, c’est-à-dire à ce que la toiture soit exposée plein sud et qu’il n’y ait pas d’ombrage à proximité pouvant réduire l’apport solaire ;
- la rentabilité d’un tel système varie car le degré et la durée d’ensoleillement ne sont pas égaux d’une région à une autre ;
- il est indispensable de coupler cette chaudière gaz condensation à des émetteurs basse température, pour bénéficier d’un rendement maximal ;
- le coût pour s’équiper d’un tel système « chauffage gaz plus solaire thermique » est relativement onéreux : il faut compter entre 5 000 et 20 000 €. Il ne s’amortit que par les économies d’énergie et la valeur patrimoniale de votre bien immobilier mieux valorisé en cas de vente, voire de location (moins de charges).
Pour opter pour un modèle de chaudière hybride gaz et solaire thermique, il est indispensable de se pencher sur quelques caractéristiques.
Ainsi, il faudra être vigilant sur les points suivants :
a) la superficie du logement à alimenter ;
b) la quantité de la réserve de l’eau chaude intégrée à la chaudière ;
c) le nombre d’habitants ;
d) la possibilité ou non de se raccorder au gaz naturel ;
e) La disponibilité d’une citerne de gaz propane (si raccordement gaz en réseau impossible) ;
f) le climat de la zone géographique ;
g) l’exposition du logement et de sa toiture : une exposition plein sud est préférable pour un système rentable et performant.
Sources et liens utiles www.viessmann.fr/fr/chauffage-maison-individuelle.html www.saunierduval.fr |
Pour en savoir plus
Le dossier : Chauffage solaire et eau chaude solaire
Mai 2020
Jacques Ortolas s'est spécialisé depuis des années dans la recherche de solutions d'économies d'énergie et d'exploitation optimisés des installations. Son expérience en la matière en fait un expert reconnu qui participe fréquemment à des groupes de réflexion chargés de définir les politiques énergétiques et environnementales.
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