Septembre 2020
Avec un rendement de combustion supérieur à 100%, l’installation d’une chaudière à condensation devient une référence de chauffage pour le logement. En effet, ce type de système propose d’importantes économies d’énergie, en récupérant la chaleur des fumées et en utilisant l’énergie libérée lors de la phase de condensation.
Régulation de chaudière connectée pour une maison
Avant même de décider d'une installation de chaudière à condensation au sein du logement, il est important de se pencher sur un certain nombre de critères afin de s’assurer que l’idée n’est pas utopique. Globalement lorsque l’on parle de chaudière à condensation aujourd’hui, il s’agit de chaudières gaz; les chaudières fioul à condensation existent néanmoins mais l’énergie fioul est (et sera) de plus en plus proscrite pour le chauffage des logements.
La chaudière à condensation gaz étant adaptée au logement individuel soit avec une chaudière murale disposée dans chaque appartement, soit en chaudière collective pour l’immeuble.
Le critère le plus important est celui des installations déjà présentes dans le domicile. En effet, pour fonctionner, une telle chaudière requiert la présence d’un système de chauffage central. Dans le cadre d’une rénovation, cette solution sera alors particulièrement intéressante en remplacement d’une chaudière moins perfectionnée mais déjà raccordée à un tel réseau d’eau chaude. En construction ou pour une installation neuve, il faudra prévoir ce circuit de chauffage central.
Pour information, le chauffage central consiste en un réseau hydraulique permettant la circulation de l’eau chaude vers le plancher chauffant ou les radiateurs. Dans l’idéal, ces planchers et radiateurs seront des équipements de type basse température afin de permettre un fonctionnement optimal de la chaudière à condensation. En effet, plus les retours de températures sont bas (inférieur à 55°C, dit point de rosée) et plus la condensation se produit et donc engendre des économies d’énergie.
Par ailleurs, il est important de se pencher sur la puissance de la chaudière afin qu’elle soit adaptée aux besoins du logement. Cette puissance sera à la fois fonction de l’indice de température extérieure de la région et celle souhaitée à l’intérieur, le volume du logement, son coefficient de consommation d’énergie et celui des déperditions thermiques. En outre, il faudra aussi prendre en considération le souhait d’un simple chauffage ou celui d’une production, en parallèle, d’eau chaude sanitaire (ECS).
Si le système de chauffage central est déjà en place, il sera enfin nécessaire de lui prévoir un nettoyage spécifique, à savoir un désembouage qui éliminera les boues et impuretés du réseau d’eau chaude existant et évitera qu’elles s’accumulent dans la nouvelle chaudière. Cette opération permettra, en cas de dysfonctionnement, de passer par la garantie constructeur.
Concernant l’installation à proprement parler de la chaudière à condensation, divers postes de travaux seront à prendre en compte selon les cas de figure.
Si l’installation de chauffage est totalement neuve, tout sera à prévoir, depuis la pose des émetteurs de chaleur (radiateurs, …) et leurs systèmes de régulation, au système d’évacuation des fumées et des condensats, et aux réseaux d’eau chaude avec leur équilibrage, … soit une installation complète.
Il sera parfois possible de réutiliser l’existant dans le cadre de la rénovation, à savoir le réseau d’eau chaude et les radiateurs.
Dans tous les cas, nous recommandons que l’installation de la chaudière à condensation soit réalisé par un chauffagiste compétent voire qualifié RGE (reconnu garant de l’environnement) afin de bénéficier d’aides et subventions, notamment l'aide de l'État 2020 Coup de Pouce qui se monte jusqu'à 1 400 € et en rénovation la Prime Rénov qui va jusqu'à 1 200 €.
● Les émetteurs de chaleur compatibles avec une chaudière à condensation
Les émetteurs de chaleur seront idéalement des équipements à basse température, soit moins de 55 °C (en retour), car ce sont eux qui permettront un fonctionnement parfaitement optimisé de la chaudière. En effet, pour obtenir une condensation optimale, la température de retour d’eau doit être la plus basse possible. C’est ce principe qui génère le plus de condensation des fumées de combustion.
Attention en rénovation, car les radiateurs existants ont pu être calculés avec un régime de température élevé comme on le faisait dans le passé, soit aller/retour – 90°/70°C. Dans ce cas, la condensation sera plus faible durant l’année, seulement pour les jours où il fera moins froid, disons pour une température extérieure supérieure à 0°C.
Une astuce pour condenser encore plus tout en gardant les anciens radiateurs calculés à eau très chaude, il s’agit d’isoler la maison, combles, murs, vitrages, … de sorte que les besoins en température soient moindres
● L’évacuation des fumées d’une chaudière à condensation
Pour effectuer l’évacuation des fumées résiduelles, il est possible de choisir entre deux solutions.
La première est la plus complexe, mais aussi la plus usitée, à savoir l’évacuation par le biais d’une cheminée. Alors, le conduit de cheminée devra disposer d’un tubage adapté à ce type d’évacuation afin de ne pas subir les dégradations inévitables en lien avec l’humidité produite. Dans ce cas de figure, la chaudière puise l’air nécessaire à son fonctionnement dans la pièce dans laquelle elle est placée (il faudra donc que cette pièce dispose d’un bon système d’aération) et rejette les fumées par le conduit d’évacuation.
La seconde option est l’évacuation par ventouse. Dans cet autre cas très pratique notamment en appartement, il n’est plus nécessaire de disposer d’une parfaite aération de la pièce puisque la chaudière pourra aller puiser l’air extérieur via la ventouse qui présente une double voie. La deuxième voie servira à l’évacuation des fumées. Un des grands avantages d’une telle installation est qu’il ne sera pas nécessaire, contrairement au conduit de cheminée, de prévoir un ramonage régulier. Par ailleurs elle garantit un bon rendement et peut être placée de manière verticale (sur le toit) ou horizontale (en façade) selon la configuration des lieux.
● L’évacuation des condensats d’une chaudière à condensation
Enfin, l’installation d’une chaudière à condensation requiert la mise en place simultanée d’un système d’évacuation des condensats. Dès lors, elle devra être raccordée au réseau des eaux usées du logement.
Les condensats représentent, chaque jour, plusieurs litres d’eau à évacuer. De plus, ils présentent une certaine acidité et la mise en place d’un filtre à condensats peut permettre d’assurer la protection de certaines canalisations contre la corrosion.
Concernant l’alimentation énergétique de la chaudière à condensation, il est possible de s’appuyer sur différentes sources d’énergie.
La première, qui tend aujourd’hui à disparaître comme déjà dit, est le fioul domestique (FOD). Livré par camion, il faudra disposer d’une citerne pour le stockage.
La seconde est le gaz, soit le gaz naturel en réseau (GrDF) ou le gaz en citerne appelé propane. En ville, il sera généralement question de gaz naturel. Ce dernier est alors directement acheminé via le réseau collectif urbain au fur et à mesure des besoins de la chaudière. En milieu rural ou pour les zones ne disposant pas de ce réseau extérieur, il reste la solution du propane.
Une autre énergie possible pour bénéficier de la condensation avec une chaudière est l’énergie-bois. Notamment en granulés de bois. Comme pour le propane, un stockage en citerne ou en silo sera nécessaire. Attention néanmoins au coût relativement élevé de la chaudière bois à condensation. Comparativement au coût économique de la chaudière gaz largement développée dans le marché du chauffage.
Robinets thermostatiques connectés à la chaudière avec fonction de détection de fenêtre ouverte
Chaque année, il est impératif de programmer une visite de contrôle et d’entretien pour la chaudière à condensation. Seul un professionnel pourra effectuer cette opération au cours de laquelle il pourra notamment se charger de la vérification des différents organes de l’appareil, qu’il s’agisse des organes de sécurité ou de simple fonctionnement.
Lors de son passage, il gèrera l’ensemble des réglages et nettoyages requis, et pourra également effectuer les diverses réparations et maintenances jugées nécessaires.
Le professionnel prendra, en outre, un temps pour vérifier le système d’évacuation des fumées.
Cet entretien est une étape régulière qu’il est important de considérer puisqu’elle permettra non seulement de disposer d’un équipement pouvant fonctionner en toute sécurité mais aussi d’en obtenir le meilleur rendement possible.
Entre chaque visite du professionnel, il est recommandé de procéder à quelques actions complémentaires telles que le fait de remettre de l’eau dans le circuit, de régler la température ou encore de purger les émetteurs de chaleur.
Il est à noter que, en moyenne, lorsque le matériel est correctement entretenu, il peut alors offrir une durée de vie entre 15 et 20 ans.
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Jacques Ortolas s'est spécialisé depuis des années dans la recherche de solutions d'économies d'énergie et d'exploitation optimisés des installations. Son expérience en la matière en fait un expert reconnu qui participe fréquemment à des groupes de réflexion chargés de définir les politiques énergétiques et environnementales.
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