Avril 2020
Les isolants thermiques biosourcés sont des matériaux naturels et écologiques utilisés à des fins d’isolation à faible impact carbone. Cette qualification provient du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) et, pour avoir cette appellation, les matériaux doivent être principalement issus de matières végétales et / ou animales.
Isolant biosourcé à base de ouate de cellulose
Il peut être intéressant de donner quelques explications afin de pouvoir éclaircir la notion d’isolant thermique biosourcé.
Pour être qualifié en tant que tel, il est indispensable que les matières le constituant proviennent en majeure partie de substances dites “renouvelables” comme le sont les corps végétaux ou encore animaux.
Toutefois, il peut aussi se matérialiser sous la forme de matériaux issus du recyclage ou encore d’éco-matériaux.
Cependant, il faut savoir que ces isolants ne sont pas composés à 100 % d’éléments biosourcés. En effet, d’autres matériaux peuvent généralement y être ajoutés afin d’administrer toutes les caractéristiques nécessaires pour assurer leur parfaite utilisation.
Leur rôle principal est bien entendu l’isolation des logements mais cette opération doit permettre une atténuation d’émission de gaz à effet de serre.
Pour que cela soit envisageable, leur fabrication se doit d’être réalisée de manière la moins polluante possible.
Isolant biosourcé sur murs et plafond d’une maison écologique
Sur le marché, les isolants thermiques biosourcés sont de plus en plus nombreux. Ce type d’isolant représente en effet une part comprise entre 8 et 10 % des ventes d’isolants et se déclinent en de nombreuses versions.
Ainsi, il est possible de trouver des matériaux de type :
- Animal :
- laine de mouton : résistante face à l’humidité, elle nécessite un traitement contre les rongeurs pour allonger sa durée de vie.
- plume de canard: très appréciée pour l’isolation des combles car elle dispose de très bonnes performances thermiques.- Végétal :
- fibre de bois : issue des chutes de bois, elle dispose d’une grande longévité et de bonnes capacités hygroscopiques.
- fibre de coco : elle dispose d’un très bon comportement face à l’humidité mais aussi d’une grande durée de vie. Elle est très appréciée en tant qu’isolant phonique.
- laine de chanvre : appréciée pour son isolation phonique, sa longévité et son caractère ignifuge.
- liège : isolant imputrescible, il est très résistant face aux rongeurs et parasites. De plus sa capacité ignifuge est très bonne de même que son degré d'insonorisation. Il reste toutefois assez peu répandu.
- lin : nécessite des traitements pour une meilleure résistance face au feu et aux rongeurs. C’est un matériau offrant une bonne hygrorégulation.
- laine de coton : un traitement anti fongicide et anti-moisissure sera nécessaire. Elle est particulièrement adaptée aux ossatures bois et est durable dans le temps.
- paille : elle offre de très bonnes performances acoustiques mais c’est un matériau combustible et sensible à l’eau.- Recyclé :
- textile recyclé : il dispose d’un très bon pouvoir isolant que ce soit pour une isolation thermique comme phonique.
- ouate de cellulose : elle est issue de papiers/journaux recyclés. Elle est perméable à la vapeur d’eau, résistante au feu, sensible au tassement.
En termes d’utilisation, les isolants biosourcés se présentent généralement sous la forme de rouleaux, de panneaux ou bien de flocons à souffler et peuvent être mis en place pour une isolation :
- par l’extérieur
- de combles perdus
- de murs
- de toiture
- entre chevrons
- de plancher
- de cloison
Le choix d’un isolant biosourcé doit se faire en prenant en considération un certain nombre de paramètres dont, en premier lieu, les performances thermiques.
Pour cela, il suffit de se référer au coefficient de résistance thermique (R) s’exprimant en mètre carré Kelvin par watt (m².K/W). Plus R sera importante et plus le matériau sera isolant. Cet indice est en général lié à l’épaisseur de la couche isolante mais aussi à sa conductivité thermique notée Λ (lambda).
La conductivité thermique correspond en réalité à la quantité de chaleur pouvant traverser le matériau isolant en l’espace d’une seconde. Ce paramètre s’exprime en W/(m.K) et, à l’inverse de R, plus il est petit, meilleure sera la capacité isolante du matériau.
De manière générale, les performances thermiques des isolants biosourcés sont relativement bonnes. La ouate de cellulose est particulièrement appréciée pour son bon rapport qualité / prix dans un premier temps mais aussi par les capacités thermiques qu’elle offre.
Pour qu’un isolant joue correctement son rôle, il est en général préconisé que la résistance soit égale à 8 m².K/W. Pour que cette valeur soit atteinte, la couche d’isolant thermique biosourcé à mettre en place doit être comprise entre 30 et 32 cm doit être mise en place, soit environ 15 cm de plus qu’un isolant classique.
Il convient aussi de s’intéresser au comportement ignifuge du matériau, qui, généralement, est particulièrement sensible au feu. Il est alors souvent nécessaire que les isolants biosourcés reçoivent un traitement pour renforcer la résistance à ce paramètre.
Panneaux de murs industrialisé avec isolant biosourcé en paille. Source Easygreen
En termes d’environnement, les isolants thermiques biosourcés disposent d’un impact relativement faible.
Il faut savoir que pour disposer de ce titre, il est nécessaire que le matériau présente une FDES (Fiche de Déclaration Environnementale et Sanitaire). Il s’agit en réalité d’un document regroupant toutes informations relatives à l’isolant. Ceci est indispensable afin que le matériau biosourcé puisse être pris en compte dans le label “Bâtiment Biosourcé” faisant partie du Code de la construction et de l'habitation, mis en place en 2012.
L’empreinte environnementale de ces matériaux est moins importante du fait que leur fabrication entraîne une production de gaz à effet de serre moins grande. Toutefois, même si elle est fortement réduite, cela ne signifie pas que cette dernière est inexistante. Cela s’explique par le fait que les isolants biosourcés sont généralement couplés avec d’autres matériaux moins écologiques. De plus, afin de pérenniser leur durée de vie, ces matériaux sont en général traités contre les rongeurs et tout autre parasite néfaste mais aussi contre le feu afin d’être plus résistants.
Il faut aussi noter que ce sont des matières plus facilement recyclables que les isolants standards.
Sources et liens utiles |
Pour en savoir plus
Le dossier : Maison neuve basse consommation
Avril 2020
Jacques Ortolas s'est spécialisé depuis des années dans la recherche de solutions d'économies d'énergie et d'exploitation optimisés des installations. Son expérience en la matière en fait un expert reconnu qui participe fréquemment à des groupes de réflexion chargés de définir les politiques énergétiques et environnementales.
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