Septembre 2024
Entre nécessité de repenser nos méthodes de consommation des énergies, enjeux environnementaux, coûts des énergies fossiles et aides au financement en faveur de la transition écologique, toutes les raisons sont favorables pour changer sa chaudière par une pompe à chaleur. Faisons le point sur cette manœuvre que de plus en plus de ménages plébiscitent.
Schéma de principe d’uen pompe à chaleur air-eau – source Toshiba
Les pompes à chaleur (PAC) s'inspirent d'un phénomène naturel simple : le transfert de chaleur du chaud vers le froid.
Elles opèrent en captant des calories dans un environnement extérieur (air, sol ou eau) même à basse température, pour les restituer ensuite à un niveau plus élevé, permettant ainsi de chauffer un logement.
Il existe une diversité de pompes à chaleur. Si le principe de fonctionnement de base reste le même, la méthode de captation des calories extérieures et de redistribution d'énergie diffèrent. Dans le cas d’un remplacement de chaudière, il est nécessaire de choisir une chaudière de type air-eau, sol-eau ou encore eau-eau. En effet, il convient de réchauffer un système hydraulique comme le fait la chaudière actuellement en place dans le logement.
On retrouve alors les possibilités suivantes :
● Pompes à chaleur air-eau
Les PAC air-eau transfèrent la chaleur captée dans l'air à un circuit d'eau qui alimente des radiateurs et planchers chauffants. Selon les modèles, il est également possible de fournir la maison en eau chaude sanitaire. La PAC air-eau est relativement simple à installer et offre un bon rapport qualité/prix.
● Pompes à chaleur sol-eau
Les PAC sol-eau tirent parti de la chaleur du sol pour alimenter le système de chauffage et d'eau chaude sanitaire. Des capteurs horizontaux (sur une large surface de sol) ou verticaux (forage en profondeur) sont enfouis dans le sol pour capter cette énergie renouvelable. Ce type de PAC offre les meilleures performances et la plus faible consommation d'énergie, mais son installation est plus complexe et coûteuse.
● Pompes à chaleur eau-eau
Les PAC eau-eau puisent l’énergie de base dans une nappe phréatique grâce à un forage profond afin de la restituer sous forme de chauffage dans la maison via son réseau hydraulique. Il s’agit d’une option moins couramment utilisée en raison de son installation plus complexe qu’une version air-eau par exemple.
Dans tous les cas, le coefficient de performance (COP) sera un indicateur clé de l'efficacité énergétique d'une PAC.
Il représente la quantité de chaleur restituée (en kWh) pour 1 kWh d'énergie consommée. Plus le COP est élevé, plus la PAC est performante. Généralement, il est conseillé d’opter pour un COP supérieur ou égal à 3,9.
Performances d’une pompe à chaleur – source Toshiba
Passer d'une chaudière traditionnelle au gaz ou au fioul à une pompe à chaleur implique une réflexion approfondie pour s'assurer de l'adéquation de cette solution à son logement et à ses besoins spécifiques.
Plusieurs critères déterminants doivent être pris en compte pour évaluer la faisabilité d'une PAC :
1● Climat local et conditions d'isolation du logement
Le climat local doit être pris en compte dans le choix d’une PAC. Les PAC air-eau par exemple perdent en efficacité par une température basse de l’air extérieur tandis que les PAC sol-eau offrent une meilleure constance en cas de variation climatique.
De plus, une bonne isolation permet de réduire les déperditions thermiques et d'optimiser les performances de la PAC. Un installateur consciencieux ne vous posera pas de PAC si votre isolation est médiocre.
2● Dimensionner la PAC
Il est essentiel de déterminer les besoins en chauffage et en ECS du logement pour choisir une PAC de puissance adaptée.Une PAC surdimensionnée sera moins performante et plus coûteuse à l'achat, tandis qu'une PAC sous-dimensionnée ne pourra pas assurer le confort thermique souhaité et sera gourmande en énergie.
3● Disponibilité d'espace
L'installation d'une PAC requiert un espace extérieur suffisant pour accueillir l'unité extérieure. Il est également important de s'assurer de l'absence de contraintes réglementaires ou d'opposition du voisinage. L’unité intérieure quant à elle vient généralement en lieu et place de l’ancienne chaudière.
4● Réaliser un diagnostic énergétique
Un diagnostic énergétique (DPE) permet d'évaluer les performances énergétiques du logement et d'identifier les points d'amélioration potentiels. Cette analyse est précieuse pour déterminer la faisabilité d'une PAC et pour choisir la solution la plus adaptée aux besoins spécifiques du logement. De plus, le DPE est indispensable pour constituer un dossier d’aides financières en cas d’éligibilité.
5● Consulter un professionnel qualifié
Enfin, une pompe à chaleur est obligatoirement installée par un professionnel qualifié, surtout pour les raccordements de froid. Faire appel à un installateur RGE (Reconnu Garant de l'Environnement) offrira une garantie supplémentaire quant au respect d’une pose dans les règles de l’art.
Les pompes à chaleur (PAC) se distinguent par leur performance énergétique, permettant de réaliser des économies d'énergie substantielles sur les factures de chauffage. En effet, les PAC restituent plus de chaleur qu'elles ne consomment d'électricité, avec des coefficients de performance (COP) pouvant atteindre 5 ou plus.
En utilisant des énergies renouvelables comme l'air, le sol ou l'eau pour produire de la chaleur, les PAC contribuent à réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre et l'impact environnemental du logement.
Comparées aux chaudières fioul ou gaz, les PAC permettent de diminuer de manière significative les rejets de CO2 et de particules fines, participant ainsi à la contre le changement climatique.
Les PAC offrent un confort thermique optimal en produisant une chaleur douce et homogène dans l'ensemble du logement.
De plus, elles peuvent assurer la production d'eau chaude sanitaire, garantissant ainsi un accès constant à de l'eau chaude à la fois économique et écologique.
Comme tout système de chauffage, les PAC nécessitent un entretien régulier pour garantir leur bon fonctionnement et optimiser leurs performances dans le temps.
Cet entretien, généralement annuel est obligatoire en raison de la présence de fluide frigorigène toxique dont la manipulation est soumise à une formation.
Les PAC sont des systèmes robustes et durables, avec une espérance de vie qui peut désormais atteindre 20 ans. Le choix de composants de qualité et un entretien régulier contribuent à prolonger la durée de vie de l'installation et à maintenir ses performances dans le temps.
Gamme de pompes à chaleur en mode split pour remplacer une chaudière – source LG
Une pompe à chaleur est un investissement initial important. Il faut relativiser ce coût en raison des économies d’énergie réalisables permettant d’amortir la PAC sur le long terme.
Le prix d'une PAC varie en fonction de plusieurs facteurs :
● Sa technologie : les PAC air-eau sont généralement moins onéreuses que les PAC sol-eau.
● Sa puissance : plus la PAC est puissante, plus son prix est élevé. Il convient toutefois de choisir la puissance de la PAC selon la surface habitable à chauffer et selon le besoin ou non de produire l’eau chaude sanitaire.
● Sa marque
● Sa complexité de l'installation
En moyenne, il faut compter entre 6 000 et 20 000 € pour l'installation d'une pompe à chaleur en remplacement de chaudière, pose comprise.
De nombreuses aides financières sont disponibles pour encourager l'installation de PAC en remplacement d'une chaudière. Des critères de ressources du foyer et de performances de la PAC entrent en jeu.
On note les aides suivantes :
● MaPrimeRenov' qui est le principal programme d’aides.
● L’éco-prêt à taux zéro (PTZ)
● Les certificats d'économies d'énergie (CEE)
● Les aides locales, délivrées par certaines régions et communes.
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Ingénieur thermicien, Philippe NUNES vous livre son point de vue sur les technologies des équipements et solutions de chauffage, climatisation, ventilation. Directeur Général de Climamaison, il intervient en apportant son éclairage et son expérience de plus de 20 ans dans les métiers du confort thermique.
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