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La deuxième source de production
de gaz à effet de serre,
après le transport et devant
l'industrie, est le secteur des “bâtiments résidentiels et tertiaires”,
avec près de 95 millions
de tonnes de CO2 émis chaque
année en France. Étant donné
l'importance de consommation
d'énergie fossile de ce secteur,
tout milite pour une approche
de conception et de construction
différente.
En divisant par quatre en
moyenne les consommations
d’énergie on peut, sans risque
de se tromper, considérer que
les gains seront significatifs.
En revanche si rien n’est fait,
notamment dans l’existant,
le collectif français “Isolons
la Terre contre le CO2” estime
que l’augmentation des émissions
sera de l’ordre de 25 millions
de tonnes en 2015.
L'objectif de consommation
d'énergie pour obtenir des
résultats significatifs, à l'horizon
2050, est, pour le chauffage, égal
à 50 kWh d'énergie primaire par
m2 de surface chauffée par an.
En France, dans le marché du
neuf, grâce aux différentes réglementations
thermiques mises en
place par les pouvoirs publics, l’efficacité énergétique dans les
bâtiments a été considérablement
améliorée et les déperditions dans l’habitat ont été divisées
par 4 en 30 ans.
Signe
encourageant, il n’en demeure
pas moins vrai que, dans un pays
où le coût de la construction est
l’un des moins élevés d’Europe,
de nouvelles pratiques doivent
rapidement être mises en œuvre
de manière à stopper la technocratisation de l’acte de bâtir.
Celle-ci a souvent tendance,
sur fond de restrictions économiques,
à “saucissonner” le bâtiment
en éléments accolés offrant
le meilleur retour sur investissement
sans tenir compte du lien
à l’occupant, des coûts de fonctionnement,
de son entretien
et de son maintien en bon état
d’usage.
Un bâtiment courant
“consomme” en moins de 10 ans,
en charges financières, entretien
et fonctionnement, un montant
équivalent au montant de l’investissement
initial, hors foncier.
Cela mérite réflexion et souligne
l’incohérence économique de
la prise en compte du seul
investissement. Pour réussir à
repositionner le bâtiment dans le cadre des évolutions souhaitées,
il convient donc de casser la logique de séparation de l’investissement et de l’entretien-maintenance
et d’introduire,
au départ de chaque projet,
le concept de coût global. En
effet, en neuf comme en réhabilitation, “consommer moins”
implique une réflexion globale.
Au-delà d’une question de
volonté, c’est surtout un effort
de sensibilisation du maître
d’ouvrage et de plus en plus du public qu’il est urgent d’accomplir,
dans la mesure où
techniquement les solutions
existent et ont d’ores et déjà,
apporté la preuve de leur
efficacité.
De telles considérations ne
doivent pas nous détourner
de la tâche énorme qui nous
attend dans le domaine de
l’existant où les réservoirs
d’économie d’énergie sont considérables.
Elles peuvent contribuer
de manière significative
à l’effort que nous savons
désormais urgent d’engager à
court terme.
Pour ne prendre que l’exemple
de la France, 65 % du parc
existant (près de 30 millions
de logements individuels ou
collectifs) a été construit avant
1975, date d’entrée en application
de la première réglementation
de construction des
logements neufs en faveur de
l’efficacité énergétique. Le parc
de l’ensemble des logements
est donc relativement ancien
et beaucoup d’entre eux restent
encore très faiblement isolés.
Le chantier est donc considérable,
puisque c’est près de
400 000 logements par an
qu’il convient de rendre plus
performants si l’on veut à l’horizon
2050 atteindre les objectifs
fixés par le Plan Climat.
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